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Rapport de la HAS sur les systèmes d'alarme anti énurésie PIPI STOP
L’objectif de ce rapport était d’évaluer l’efficacité, la sécurité et les conséquences économiques de l’utilisation des systèmes d’alarme dans le traitement de l’énurésie nocturne primaire monosymptomatique de l’enfant ainsi que l’accessibilité à cette technique, en comparaison au traitement par desmopressine. Les données suivantes sont issues de l’analyse de 3 études comparant l’alarme à la desmopressine, et de 3 études comparant l’alarme à l’association alarme + desmopressine.
L’efficacité à distance des alarmes anti-énurésie parait supérieure à celle de la desmopressine dans le traitement de l’énurésie primaire monosymptomatique.
L’action de la desmopressine serait plus rapide que celle des alarmes. Il n’a pas été possible de montrer de différence significative dans la réduction du nombre de nuits humides durant le traitement entre la desmopressine et les alarmes. Le succès thérapeutique initial obtenu avec les alarmes pourrait être majoré par un traitement combiné avec la desmopressine. L’intérêt de l’association alarme + desmopressine n’a pas été évalué à long terme. L’apparente meilleure persistance des effets thérapeutiques après traitement par alarme et le risque de survenue d’effets indésirables graves avec la desmopressine suggèrent que le traitement par alarme est la meilleure option thérapeutique. Le taux élevé d’arrêts de traitement suggère l’existence d’un problème d’observance avec les alarmes. Les patients et leurs familles
devraient être informés des modalités pratiques d’utilisation des alarmes (75) et des délais nécessaires à l’obtention d’une guérison avec ce type de traitement. Afin d’augmenter les chances de succès du traitement par alarme, la participation active de l’enfant doit être obtenue et un accompagnement de la famille doit pouvoir être assuré.
Des mesures générales non spécifiques doivent précéder puis accompagner le traitement proposé : nécessité d’un suivi prolongé (3 à 6 mois) et d’entretiens réguliers (explicatifs, avec schémas), absence de punition de l’enfant, retrait des couchesculottes, carnet d’auto-évaluation permettant de suivre les progrès de l’enfant, hygiène de vie (sommeil régulier). Ces petits moyens sont indispensables car ils incitent l’enfant à prendre conscience du problème et à se sentir impliqué dans sa thérapeutique.
La faible qualité des études économiques n’a pas permis de définir des perspectives pour la pratique. Mais la variabilité des traitements de l’EN en France et les divergences de comportements entre les différents acteurs que sont les industriels, les professionnels de santé et les patients ou leur famille ont suscité des réflexions parmi les membres du groupe de travail :
- le traitement de l’EN passe par une meilleure connaissance du symptôme et des différentes stratégies thérapeutiques ;
- une prise en charge claire et des algorithmes devraient être proposés par et pour les soignants ;
- les prescriptions faites devraient être personnalisées, adaptées à chaque patient ;
- l’information dispensée devrait être ciblée et le cadre général de la prise en charge précisé (notamment en termes de suivi et d’accompagnement)Vous pouvez visiter le site de la Haute Autorité de Santé qui recence des études scientifiques sur l'énurésie et les traitements qui existent.